L'Abbé Louis Marquet:

( Curé de Mécrin de 1920 à1926 )

Le tragique accident de Mécrin.

Le jour de la fête nationale, le bruit se répandait rapidement dans toute la région qu'un épouvantable accident s'était produit à Mécrin, causant la mort de quatre personnes dont M. l'abbé Marquet, maire de Marbotte et curé des deux paroisses.

Le fait n'était malheureusement que trop exact, et voici les renseignements que nous avons pu recueillir sur ce dramatique évènement.

Mardi soir, vers 9 heures, Mr l'abbé Marquet, en compagnie de sa nièce Mlle Marie-Louise Holfeider, âgée de 17 ans, employée des postes à Sampigny, et des cousins de celle-ci, M. Emile Ehlinger, âgé de 25 ans, employé des chemins de fer de Nancy, et sa femme née Emilienne Bontserin, âgée de 20 ans, étaient allés se promener sur les rives de la Meuse.

Arrivés à hauteur du moulin de Mécrin, les promeneurs demandèrent au meunier, Mr Level, de les passer sur l'autre bord. Un employé du moulin, Mr Joseph Sauveton, âgé de 30 ans, marié et père d'un enfant, vint se mettre en barque à la disposition de M. l'abbé Marquet et de ses compagnons qui prirent place dans l''embarcation.

Déjà celle-ci, chargée des cinq personnes, avait gagné le milieu de la rivière, lorsque M. l'abbé Marquet s'aperçut que son chien était resté sur la rive. Il demanda que l'on fit demi-tour pour prendre l'animal.

La barque, pour la seconde fois, était revenue au milieu de la Meuse, dont le courant été très fort, quand soudain elle prit l'eau et, en un instant chavira. Les occupants coulèrent, dans la rivière.

Seul M. Ehlinger, très bon nageur, put lutter contre le courant. Avec beaucoup de peine, il réussit à gagner la rive.

Les deux jeunes enfants de M. Level avaient été, de la berge, les témoins du terrible accident.. Ils appelèrent au-secours, mais déjà l'abbé Marquet, M. Sauveton et les deux jeunes femmes avaient disparu.

On donna des soins à M. Ehlinger qui avait été pris d'un commencement de congestion; mais la nuit étant venue, les recherches dans la rivière furent impossibles; on ne put les entreprendre que le lendemain et c'est seulement dans l'aprés midi du 14 juillet que les quatre corps furent repéchés, à une distance assez éloignée du lieu de l'accident.

Cette quadruple et tragique noyade a causé dans toute la contrée une émotion bien compréhensible, et la mort de M. l'abbé Marquet, notamment, sera douloureusement ressentie bien au-delàdes limites de notre département.

La noble tâche à laquelle il s'était entiérement dévoué depuis l'armistice, celle d'honorer et de glorifiersans défaillance les morts illustres du bois d'Ailly et de la forêt d'Apremont, de même que les inapréciables services qu'il n'a jamais cessé de rendre aux familles des glorieuses victimes, valaient à M. l'abbé Marquet une très grande et profonde estime.

Il se proposait d'inaugurer le 28 aoùt prochain, dans son église commémorative de Marbotte, deux vitraux achetés par souscription, rappelant deux épisodes fameux de la guerre au bouis d'Ailly: : le "debout les morts" de Péricard, et la "tranchée de la soif" du colonel d'André. L'aveugle destinée en a autrement décidé.

( article de presse paru le 14 ou le 15 juillet 1926 )

Bénédiction de la bannière de la Sainte Vierge

L'abbé Marquet est au premier plan au centre du groupe.

Caveau où est enterré l'abbé Marquet, au cimetiére de Mécrin.

Vitrail central du caveau, en bas l'abbé Marquet